Ce sont des gosses, c'est pas qu'ils vous respectent, ils ont peur de vous

Coupe du monde 2018, des enfants fêtent la victoire de la France. Ils sont heureux, joyeux innocents, fraudent le métro, première fois qu'ils voient la tour Eiffel. Ce sont des enfants.


Quand Stéphane intègre la BAC de Montfermeil, il réalise qu'ici ses nouveaux coéquipiers ne vouvoient pas, ne récitent pas leurs droits aux personnes qu'ils arrêtent, ne s'excusent pas...


Le Maire de la ville porte une tunique de foot avec inscrit au dos "Le Maire".


C'est l'été, les enfants s'ennuient, sont dehors, surtout les garçons.
Il y en a un : Issa, qui est connu pour faire pas mal de bêtises. Son père lui jette une chaussure dessus en plein commissariat car il n'en peut plus de lui, il s'est fait arrêter avec un sac de poules vivantes qu'il a volé...


Un lionceau disparaît d'un cirque. On cherche le lion à Montfermeil... Issa aime bien les animaux...


"Les Misérables" ne m'a pas convaincu au début, caméra aux plans ordinaires, la façon de filmer est plutôt courante. On filme une cité, des personnages, le fils du maire qui semble avoir un handicap mentale avec son gilet fluorescent, un ancien Djihadiste (si on croit les dire de Chris le pire des trois policiers) Salah, qui se fait respecter et tient un kebab, Chris un policier un poco raciste, un chouïa misogyne, qui a quand même de gros problèmes de maîtrises de colères, d'envie d'asseoir son autorité en dominant, Gwada collègue de ce dernier calme réservé qui connait la cité car il y a grandi et vécu, et Stéphane qui débarque dans tout ça.



  • Pas beaucoup de femmes, sauf une apparition éclaire d'un groupe d'un
    groupe de jeune fille qui se fait fouiller dans un arrêt de bus.
    Sinon on voit un autre petit groupe de filles
    pré-adolescentes/adolescentes allant s'énerver sur un tout jeune
    garçon qui les filme en cachette avec son drone.


Le pouvoir de ce film ne réside que dans ce qui nous amène à sa fin fulgurante. Le début est long, il semble émietter le contexte, on voit où on est, qui sont ses personnes, on les connaît presque. Et la seconde partie est foudroyante. Je n'avais pas saisi ce qui voulait être raconté jusqu'à la bavure policière commise sur le jeune Issa. On le croit mort, je m'attendais à regarder l'histoire d'un gosse qui se fait tuer par la police mais il survit. Il est encore vivant, amoché mais vivant.


Ces enfants sont magnifiquement filmés, ils sont beaux à travers cette caméra et même si dans la photographie j'ai trouvé ça simple et que ça ne sortait pas de l'ordinaire, un plan vaut le détour pour l'émotion qu'il fait ressentir c'est quand ce jeune garçon Issa est assis seul, le visage défiguré, sur un canapé à moitié déchiqueté seul.


C'est une histoire à propos d'un décalage entre des enfants, des jeunes et les forces de police, des jeux de pouvoirs et des règles inégalitaires. Ca raconte comment dans certains lieux, il n'y a pas de justice et des gosses apprennent par eux-même à se la rendre.


J'avoue c'était bien.

madletter
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le 29 juil. 2020

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madletter

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