L'odyssée de Valjean

Inutile de de parler de l'histoire, qui est fidèlement reconstituée, pour parler davantage du film, qui fut d'ailleurs diffusé à la télévision trois ans plus tard dans un montage plus long, et découpé en quatre épisodes de 52 minutes. C'est cette version-là que j'ai découverte, et je ne serais donc pas apte à juger les différences avec le montage cinéma.

Mais on voit tout de suite que les procédés de mise en scène sont parfois grossiers, voire ridicules, car tout cela a très mal vieilli, aussi bien les résumés d'épisodes précédentes à base d'images fixes en fondus enchainés avec parfois des incrustations de personnages, ou les ralentis incessants, en particulier dès qu'il y a de l'action.

Mais dans cette adaptation, Robert Hossein, qui ne joue pas d'ailleurs, a su s'appuyer sur des acteurs solides, avec un trio formidable composé de Lino Ventura en Jean Valjean, Jean Carmet pour Thénardier et qui de mieux que Michel Bouquet pour jouer l'horrible Javert avec sa voix suave mais en même temps affirmée. On n'échappe pas à quelques longueurs, mais je dirais que l'histoire du roman de Victor Hugo est plus forte que tout, et que la fin reste toujours aussi forte, avec Valjean vieilli qui se revoit dans les bagnes en compagnie de Javert.

Mais en incarnant Jean Valjean, je ne peux imaginer que Lino Ventura a voulu marcher sur les pas de son grand ami Jean Gabin qui joué le même rôle 24 ans plus tôt...