(Truc écrit sur le tas dans un cours d'analyse filmique sur la critique)
En 2018 il est devenu impensable qu’un enfant s’amuse sans sa tablette. Donc quand vous regardez Les Mistons, c’est comme si vous alliez rendre visite à votre vieux grand-père ronchon, même si la voix off fait un peu jeune pour ça.
Et vous voilà parti pour un nouveau radotage de vingt minutes sur sa petite jeunesse passée en bande, avec toutes les occurrences de jalousie, de découverte de la cigarette, de jeux de guerre et de stupre infantile partagée à renifler des selles de vélo imprégnées d’odeur féminine. Après que votre grand-papa vous a déjà raconté la même histoire des dizaines de fois, Truffaut produit sur vous le même effet pour son premier babillage cinématographique ; on n’a même pas le temps de se demander si ça va nous ennuyer, ça le fait déjà !
Le pire c’est que vous avez même la dimension auditive a priori ; allez me dire que votre papy vous a déjà restitué son patois tout de baragouinage incompréhensible, je ne vous croirais pas ! On notera au moins qu’il se souvient de l’arroseur arrosé (voilà-t’y pas qu’il plagie ses références sur sa propre vie en plus le coquin) et qu’il n’arrive pas à nous restituer correctement l’image d’une jeune fille sur une bicyclette ; Truffaut voyons, c’est déjà assez compliqué de voir droit quand on roule sur son vélo, n’en rajoute pas avec une telle shaky-cam !