Rapts et commerce d’enfants.
Au milieu des marécages, dans le Sud des Etats-Unis, l’horrible Grimes dirige avec sa femme une « ferme d’enfants », des orphelins que protège tant bien que mal la pétillante Molly (Mary Pickford), jeune adolescente tyrannisée comme les « moineaux » par ce personnage monstrueux joué admirablement par Gustav von Seyffertitz. L’arrivée d’une petite fille, enlevée dans le but d’obtenir une rançon, sera providentielle, entraînant la fuite des enfants à travers les marécages et l’intervention de la police.
Si les plans de la ferme cernée par des marécages impressionne dès le départ (on dirait parfois un épisode de la série Esprits criminels), un montage parfois maladroit accentue l’impression de longueur de certaines scènes, due à une imagerie enfantine un peu ennuyeuse et surtout à des scènes de prière un peu longues. Cette morale chrétienne un peu trop appuyée permet cependant au réalisateur d’inventer une scène extraordinaire, où le Christ semble littéralement sortir d’un écran à l’intérieur d’une pièce, lorsque Molly ressent à travers une vision en rêve le départ de l’âme d’un enfant qui meurt sur ses genoux pendant qu’elle dort.
Mais la deuxième partie, à partir du moment où l’enquête policière semble pousser le récit vers une fin violente et tragique, est passionnante. La fuite des enfants dans les marais est admirablement tournée : les décors sont impressionnants, la scène avec les alligators accentue le réalisme du récit, le rythme est celui d’un film d’aventure, la gravité et la détermination de Mary Pickford nous transportent à travers les dangers jusqu’à un final drôle et émouvant.