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La Présentation





Les Moissons du Ciel est le deuxième film de Terrence Malick sorti en 1978 avec Richard Gere, Brooke Adams, Sam Shepard et Linda Manz dans les rôles principaux.


Le film se déroule en 1916, alors que Bill, ouvrier dans une fonderie de Chicago tue son patron, ce qui le contraint à fuir ...


Dans sa fuite, il prendra sa petite amie, Abby et sa sœur Linda pour faire les moissons au Texas.


Au bout de quelques mois, le propriétaire de la plantation tombe éperdument amoureux d'Abby et commence à la séduire. Bill poussera Abby à céder aux avances du fermier, afin de sortir de la misère, en se faisant passer pour son frère !


Les Moissons du Ciel a connu de nombreuses difficultés, notamment au niveau des acteurs, qui avaient du mal à travailler avec les méthodes de tournage de Malick, qui filmait à l'heure bleue, euphémisme selon le directeur de la photographie Nestor Almendros (L'Enfant Sauvage, Kramer contre Kramer), qui disait que cette fameuse heure ne durait que 25 minutes où tout le monde se devait de tirer le maximum pour ne pas faire perdre la maison du producteur Bert Schneider !


Seulement Malick prenait tellement son temps, qu'il a finit par arrêter de jouer de la profondeur de champ de ses images pour privilégier des plans larges sur la nature et les environnements clés de son intrigue en tournant des kilomètres de pellicule pour résoudre les problèmes dans la salle de montage ...


La maison du film est d'ailleurs tiré de la peinture The House From the Railroad d'Edward Hooper, qui n'est pas juste construit de façade, mais intégralement (donnant des plans qui sont justes dingues) !





La Réalisation





Le découpage de Malick commence à totalement prendre forme dans ce film avec une histoire racontée, plus grâce à ses images que par son intrigue et ses acteurs, à l'image léchée baignée dans une atmosphère magique et romantique caractéristique de l'heure bleue.


Malick se sert de tout cela pour nous plonger dans sa vision des choses, métaphysiques avec une grande attention aux cycles de la vie ou des journées : la naissance et la mort / le jour et la nuit.


Nous montrant le rien constant des choses, concept particulièrement japonais : le mu (qui est d'ailleurs gravé sur la tombe d'un de mes cinéastes préférés : Yasujiro Ozu, qui vous plaira surement, si vous aimez ce film ou le cinéma de Malick).


Avec ses informations, on peut dire que ce film est au final, davantage une allégorie poétique pour la refonte d'un monde plus organique, alors que la révolution industrielle bat son plein !


Les séquences de monologues sont de ce fait, les seules séquences d'exposition qui ne sont pas visuelles. Ces séquences ont l'air aussi naturelles, car Malick a demandé à la jeune actrice Linda Manz de faire des monologues pendant plusieurs heures pendant que les images défilaient jusqu'à ce qu'elle dise quelque chose qui contentait Malick.


Etant donné que Malick a une démarche d'auteur, il faut donc parler des points communs entre La Ballade Sauvage et Les Moissons du Ciel qui sont assez nombreux : de multiples allusions chrétiennes (le rapport au péché ainsi qu'au paradis perdu, le mariage, le jardin d'éden dans lequel baignent les points d'ancrage du récit, la construction du récit pour les Moissons du Ciel qui est semblable au récit de Cain et Abel, etc.), les maisons de l'ère Victorienne qui marquent la fin d'une époque pour une ère de modernisation, le point d'ancrage du récit est une jeune fille énonçant des monologues qui renforcent la perte d'innocence du personnage (que l'on décrit assez vite comme une contradiction ambulante voire même l'une des seules personnes saines d'esprit dans un monde devenu fou) et la manière d'accomplir cette perte d'innocence : par un récit évocateur à la tonalité d'un conte de fée avec des amoureux en cavale qui finissent par se retrouver encerclés dans les bois par une forme d'autorité, un peu comme des enfants que des parents en colère viendraient punir.





Les Acteurs





Richard Gere par son charisme naturel et ses traits angéliques permet de faire passer son premier acte de meurtre moins fataliste et grave qu'il l'aurait été avec un autre acteur, tout en offrant ensuite une performance digne de celle de Martin Sheen dans la Ballade Sauvage.


J'ai déjà loué les monologues de Linda Menz, d'un naturel qui s'accorde à la perfection au film, alors on peut également prendre un moment pour mettre en lumière les performances remarquées de Brooke Adams, Sam Shepard et en particulier Robert J. Wiike, dans ce rôle de contremaître qui voit le jeune fermier comme son propre fils !





La Musique





La B.O est composée par Ennio Morricone, célébrissime compositeur italien surtout réputé pour sa collaboration avec Sergio Leone de Pour une Poignée de Dollars jusqu'à Il était une Fois en Amérique.


Ennio Morricone est reconnaissable entre mille pour son style iconique, éclectique et profond qui n'hésite pas à toucher à tous les genres : Western, récit mafieux, drame historique se passant au XVIIIème siècle, film d'horreur et maintenant un drame lors de la révolution industrielle !


Il profite donc de l'esthétique si particulière de Malick pour laisser parler le mysticisme, la poésie et la force de ces compositions, qui ont l'air d'avoir influencé John Williams pour la B.O d'Harry Potter !


Sinon, je vous conseillerai d'écouter l'ensemble de la B.O, avec un tel maestro aux commandes, vous trouverez forcément votre bonheur !





La Conclusion





Pour conclure, Les Moissons du Ciel fait partie de ses films indispensables qu'il faut voir absolument que l'on soit fan de Malick ou pas !

Créée

le 14 mars 2020

Critique lue 380 fois

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Albator_Larson

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