Les Moissons du ciel par Scan
S'il suffit de filmer trois poules et une sauterelle, en gros plan et sur fond de musique classique, pour faire de la poésie cinématographique, Arthur Rimbaud aurait écrit Martine à la ferme...
Pourtant,Malick ressort la même recette à chaque film. Au lieu de poésie, ses films sont hermétiques et superficiels. Pas hermétiques à la compréhension du spectateur, comme le génial poète aimerait certainement le penser, mais hermétiques à son implication. C'est ce qui se passe avec Days of Heaven : on suit le film d'un oeil distrait, lointain, sans jamais vraiment s'intéresser à cette mince histoire ni à ces coquilles vides de personnages. On le suit finalement comme un catalogue de belles images un peu stéréotypées, qui ne racontent rien. Des images plates et imperméables.
Du reste, je rejoins tout à fait Exekiel dans sa critique de The Tree of Life et je trouve que sa réflexion vaut aussi pour ce film : les prises de vue champêtrignolesques, qui en subjuguent plus d'un, me rappellent à moi les fonds d'écrans de ma mère.
À part ça Days of Heaven connait un gros problème de rythme, comme The Tree of Life : les 15 premières minutes sont assez agréables, pas passionnantes mais comme c'est le début on ne se permet pas encore de s'ennuyer. Puis effectivement, on commence à se dire qu'on se fait vraiment chier et on commence à penser à tout ce qu'on pourrait faire pendant ce temps. Puis sans prévenir, grâce à quelques sauterelles et un tournevis, le film nous extrait d'une profonde léthargie et nous permet de suivre les quelques 20 dernières minutes du film avec un léger intérêt. 20 minutes sans lesquelles j'aurais d'ailleurs mis 1.