Un écrivain c'est avant tout un petit être bizarre qui déteste la foule, attrape son inspiration au vol d'un oiseau hallucinogène et s'entoure d'un comité restreint de proches en général tout aussi barges, qui croient parvenir fièrement à lutter pour le comprendre, tandis qu'ils ne font que le suivre et s'enfoncer dans son imaginaire.
Phil K. Dick n'échappe pas à la règle. Il la représente même, mais en se retirant du monde pour s'enfermer à l'intérieur du sien, il étudie la race humaine. Et c'est ainsi qu'en créant le terme science-fiction on évite de préciser qu'il s'agit d'une succession tout à fait plausible d'hypothèses sur les modes de vie futurs qui tendent d'ailleurs étonnamment à se confirmer, des années plus tard - on peut citer 1984 -, après que l'écrivain soit mort et termine de passer pour fou. On reconnaît alors que son univers fait terriblement peur, non pas parce qu'il est peuplé de choses imaginaires terrifiantes, mais bien parce qu'il puise dans le réel, pour au final ne laisser voir que du bluff. Le bluff du magicien.
"Ce qui fait peur ce ne sont pas les monstres mais bien le fait d'aimer les personnages, tout en sachant pertinemment que quelque chose de terrible va leur arriver" - Stephen King -