Un film d'animation qui parle de l'univers du jeu vidéo, c'était un concept vraiment très alléchant. Je ne peux pas dire que j'attendais le film comme un messie mais je me disais qu'au moins ça allait me changer un peu des autres films de Disney modernes. Bah au final, pas tant que ça.
Que ce soit au niveau des intrigues, des personnages ou des dialogues, tout est constamment en train de nous rappeler qu'on est en train de regarder un film d'animation pour enfants. Même en essayant de me remettre dans l'esprit d'un enfant pur et innocent, difficile de rigoler devant des gags lourds à base de badaboom caca prout vroom vroom.
Du coup, en tant qu'adulte, je me suis rabattu sur les différents clins d'œil aux jeux vidéo, mais au final, même ça, ça reste vraiment très mineur en fin de compte. A part la scène de début des "méchants anonymes" qu'on a vu en boucle dans les bandes annonces, il n'y a quasiment aucune scène où les clins d'œil dépassent le stade d'un petit caméo qui passe dans le fond. Sur l'affiche du film bien sûr, on voit plein de personnages qui pavanent avec Ralph et ses copains, mais détrompez-vous, c'est juste un piège marketing (pour ne pas dire publicité mensongère). Sonic on le voit dans une pub pendant 5 secondes, Eggman on le voit passer pendant 1 seconde à plusieurs reprises au début. Et ils osent mettre ça sur l'affiche.
Le film traite principalement de 3 univers de jeux inventés :
-"Fix-it, Felix", le monde originaire de Ralph, une sorte de mélange de Donkey Kong et de Rampage.
- "Hero's Duty" qui est un mélange de Halo/Gears of War avec un petit côté Call of Duty pour le titre et le colonel qui nous salue à la fin du niveau. Un des personnages est d'ailleurs copié/collé d'Anya de la série Gears of War.
- "Sugar Rush" qui est une sorte de Mario Kart au pays rose bonbon fait de sucres, de chocolat et toutes sortes d'autres cochonneries qui nous rendent diabétiques rien qu'à la vue.
Par ces 3 univers, le film essaye de renouer 3 catégories de jeux bien distincts : le rétro/arcade, les shooters AAA modernes et le casual gaming. L'idée était pas mal mais très mal exploité à cause d'un problème évident d'équilibre : le 3/4 du film se déroule dans l'univers criarde de Sugar Rush. Ca traine vraiment en longueur, surtout qu'au final ce décor de mauvais goût sert principalement à introduire un personnage ultra agaçante de la petite fille. Elle arrivait déjà à m’agacer dans la bande annonce, mais alors là en 1h30, j'avais bien envie qu'elle crève comme un vilain bug corrigé par un patch.
On se demande au final vraiment pourquoi avoir trainé autant de temps dans ce décor, à part pour faire du placement produit, le film est appelé en français "les mondes de Ralph", on aurait pu espérer une aventure un peu plus passionnante qui se déroule dans plusieurs univers de jeux vidéo, mais non. Tout tourne autour de cette quête de médaille et de course de voiture pas très passionnante qui se conclue sur une fin convenue et sans surprise.
Le personnage de Ralph en lui-même avait un concept de base intéressant (un méchant de jeu vidéo qui en a marre de jouer ce rôle après 30 ans dans une salle d'arcade), malheureusement pas assez développé, il aurait mérité une aventure un peu plus intéressante.
Reste le vrai méchant de l'histoire fourbe qui change un peu des "gros méchants bien méchants" depuis le départ, et parait un peu moins manichéen, mais bon, pas de quoi demander à Ralph de casser des briques non plus. On ne le retiendra sans doute pas parmi les méchants charismatiques des Disney.
Ils auraient pu pousser le concept beaucoup plus loin, mais au final, ça reste juste un film sympathique et tout mignon à voir avec ses enfants, si on en a. Mais sûrement pas le "Video Games : The Movie" que les joueurs attendaient (et qu'on ne me dise pas que je n'ai pas compris le vrai but du film, les marketteux l'ont clairement vendu comme ça).