Scènes bien gores et plans nichons, voilà un peu le programme de cette production bis produite par Roger Corman. Le film ne recule devant aucun excès et surprend par son efficacité. Avec ses effets spéciaux globalement bien fichus, le film peut se permettre de filmer de près ses monstres et se laisse aller à un final très sanglant avec arrachage de tête façon Maniac. Les Monstres de la mer est, à ce titre, un vrai film d’horreur, tout à fait dans l’esprit du début des années 80 avec, en guise de conclusion, un remake franchement bien fait d’une scène clef d’Alien. Pour du cinéma plutôt fauché, on ne peut que saluer la réussite des trucages en tous genres même si quelques jets de sang semblent parfois franchement exagérés ou alors mal maîtrisés.
Bien entendu, l’ensemble est ponctué de tous les poncifs du genre : caméra subjective, jeunes couples libidineux, téléphone qui sonne dans le silence, chat qui surgit d’un lieu inquiétant et petit ami qui surgit de l’obscurité pour faire une blague. Les gros sabots de la réalisation accompagnent un scénario particulièrement ubuesque (des saumons génétiquement modifiés ont transformé des cœlacanthes en hommes-poissons voraces et désireux de se reproduire avec la gente féminine). Le film bénéficie cependant d’une atmosphère réussie grâce, notamment, à un cadre qui se prête vraiment bien à l’intrigue et à un sujet horrifique. En outre, le rythme endiablé de l’ensemble (1h17 générique inclus) évite les scènes de transition sans intérêt.
Assez proche l’esprit de Piranhas, déjà produit par Roger Corman, l’humour et la qualité de la réalisation en moins, Les Monstres de la mer ne démérite cependant pas dans la cohorte des variations d’exploitation des Dents de la mer. Hormis les incontournables Doug McClure et Vic Morrow, habitués des films bis, les autres acteurs sont quasiment tous des inconnus, ce qui explique une interprétation globalement approximative. Notons, enfin, la partition réussie de James Horner qui débutait dans le métier et qui est un des seuls de l’équipe technique à avoir percé.