Hiroyasu Ishida livre avec Les murs vagabonds une aventure immersive qui mêle fantastique et quête existentielle. Le film suit un groupe d'enfants qui, après un événement surnaturel, voient leur immeuble emporté au beau milieu d’un océan infini. Entre mystère et poésie, ils tentent de comprendre ce monde étrange tout en cherchant un moyen de rentrer chez eux.
L’animation se distingue par son extrême finesse et son souci du détail. Chaque plan regorge d’une richesse visuelle qui magnifie les environnements, qu’il s’agisse des somptueux décors urbains ou des vastes étendues marines. Le film brille aussi par la caractérisation de ses protagonistes principaux, offrant des interactions sincères et un attachement progressif à leur destinée. L'idée de base est particulièrement intéressante.
La musique, en parfaite harmonie avec l’ambiance, renforce l’émotion et l’émerveillement de cette odyssée fantastique.
Là où le film peine, c’est dans la lisibilité de son intrigue. Le récit s’appuie sur une métaphore abstraite qui, faute de clés de compréhension suffisantes, laisse de nombreuses zones d’ombre. L’univers pose des questions sans leur apporter de réponses claires, ce qui peut frustrer. La durée du film joue également contre lui, avec des scènes d’action répétitives qui diluent l’intensité dramatique au fil du temps. De plus, certains personnages secondaires manquent de substance et peinent à justifier leur présence.
Malgré ces faiblesses, Les murs vagabonds s’impose comme une œuvre visuellement splendide et émotionnellement engageante. Son ambition artistique et sa direction sonore en font une expérience marquante, bien que son approche narrative puisse laisser une partie du public sur le bord du rivage. Un film à découvrir pour sa beauté et son atmosphère unique, à condition d’accepter son caractère énigmatique.