Sincèrement, s'il n'y avait pas cette fin, j'aurais mis sans aucun problème une étoile supplémentaire, voire tout juste la moyenne. Car loin d'être un grand moment de comédie, « Les Naufragés » n'est pas non plus la purge décrite parfois. Le duo Daniel Auteuil - Laurent Stocker fonctionne plutôt bien et leur opposition a beau être assez caricatural, elle prête parfois à sourire, notamment durant la partie où il sont tous les deux « seuls » sur l'île.
Il y a même quelques bonnes idées de scénario, notamment dans l'inversion du rapport de force entre les deux hommes, l'un devenant presque totalement dépendant de l'autre sans pouvoir vraiment y faire quoi que ce soit. Dommage que la légère saveur que l'on pouvait ressentir jusqu'alors se dissipe en grande partie une fois de « nouveaux » habitants venant s'intégrer au récit, certains moments apparaissant même assez ridicules (l'intégration du varan au récit est notamment très médiocre), la très légère méchanceté dont faisait preuve David Charhon s'évaporant totalement dans la seconde partie.
Mais comme je vous l'ai écrit précédemment, il y a surtout ce dénouement : « oser » une telle conclusion en 2016, ce n'est juste pas possible. Comment peut-on faire autant preuve de facilité, osons le dire : de bêtise ? Qui peut encore croire qu'aujourd'hui une fin pareille puisse plaire à la majorité des spectateurs ? En plus d'être affreusement stupide et bien-pensante, elle n'est absolument pas crédible et rend presque tous les efforts précédents aussi vains qu'inutiles. J'ai bien conscience d'être un peu dur mais franchement, c'est vraiment se moquer du monde. Bref, si je pouvais avoir une légère sympathie pour l'entreprise jusque-là, celle-ci est quasiment réduite à néant par ces dernières minutes au-delà du ridicule : un beau gâchis, sanctionné (très) lourdement au box-office.