Après une filmographie aussi grandissante que variée, Martin Scorsese s'attèle au début des années 90 à son premier remake, celui du célèbre Les Nerfs à vif de J. Lee Thompson, qui voyait Gregory Peck aux prises avec un Robert Mitchum sous tension. Initialement prévu pour Steven Spielberg, ce remake échoua à Scorsese qui lui insuffle heureusement une force inouïe. Car avec Scorsese derrière la caméra, pas de chichi, pas d'édulcoration inutile : ça tranche net.
Robert Mitchum est remplacé par un habitué des films du cinéaste : l'impressionnant Robert De Niro. Cheveux gominés, muscles saillants, tatouages multiples et sourire ravageur, l'acteur se surpasse une fois de plus dans le rôle de cet ex-taulard revanchard qui va malmener son ancien avocat (Nick Nolte, d'une justesse épatante) dans la légalité la plus totale. C'est donc au contraire ce cher avocat qui, se sentant de plus en plus menacé, va utiliser des moyens peu légaux pour arrêter ce dangereux individu qu'est Max Cady.
De dialogues nerveux en scènes cultes comme la fameuse scène improvisée entre De Niro et la jeune Juliette Lewis ou encore le combat brutal sous la pluie entre Cady et des "mercenaires", Les Nerfs à vif montre l'exemple-type de l'excellent remake mis entre de bonnes mains.