Le problème de « Cape Fear », c’est que, comme beaucoup de monde j’imagine, j’ai vu son remake d’abord… Plus vénéneuse, tortueuse, et graphique, la version de 1991 est clairement supérieure. Néanmoins, il serait injuste de dénigrer pour autant cette version de 1962.
On y suit Sam Bowden, respectable avocat dans un Etat du Sud. Et voilà que débarque Max Cady, un violeur nauséabond qui sort tout juste de prison, où il avait été enfermé grâce à un témoignage clé de Bowden. Cady cherche à se venger, mais prendra un malin plaisir à ne pas franchir les limites légales, afin de mettre la pression chez la famille de l’avocat.
Clairement, le film a subi les affres de la censure. Le mot « rape » n’est jamais prononcé, et la violence explicite est très rare. Cela n’empêche pas J. Lee Thompson de construire un polar inquiétant. Les implicites sur les intentions de Cady étant plus que clairs, que ce soit via des dialogues ou des métaphores visuelles. Les divers jeux d’ombre et effets de mise en scène contribuant à l’atmosphère tendue.
Tandis que le film profite clairement de son excellent duel d’acteurs. Gregory Peck en père de famille piégé par la loi qu’il sert ironiquement. Et Robert Mitchum, qui s’amuse en vicelard sournois. Avec en prime quelques bonnes têtes, dont Martin Balsam et Telly Savalas (avec des cheveux !).
Enfin, « Cape Fear » bénéficie des compositions angoissantes de Bernard Herrmann… qui seront d’ailleurs réutilisées pour son remake !