Guy Ritchie au pays des empanadas
Les films de gangster, c'est chouette. Des gens armés, du backstab, des motivations louches, des opérations auxquelles on pige que dalle,... C'est pas crédible, bien sur, mais c'est chouettos.
On a aimé la marque brit de Guy Ritchie dans Snatch et dans Lock stock and two smoking barrels, mais ca n'est pas la seule ambiance culturelle qu'on peut appliquer au genre.
Dans Nueve Reinas, on se laisse porter dans le monde merveilleux des gens malhonnêtes par le cadre de la culture porteña (de Buenos Aires). Dans la société argentine, où on utilise volontiers le verbe "gagner" à la place de "voler", placer une histoire d'arnaque est spécialement bien senti; et on ne peut qu'admirer l'élégance de Juan et Marcos, malfrats qui bossent ensemble le temps de l'affaire de leur vie.
Le film est rapide, nerveux, malsain dans sa vision juste de la société argentine, mais aussi drôle dans son recul cynique typiquement latino. Et ca marche. L'histoire se déplie progressivement, on est jamais perdu malgré les niveaux qu'on nous montre, et l'image est étudiée pour percuter sans trop donner dans l'infâme cliché hollywoodien vu et revu.
Pour certaines phrases-cultes ("Putos no faltan, los que faltan son financistas."), Nueve reinas est à lire de toute urgence. Et en version originale, dammit!