D'une durée de 293 minutes et découpé en deux parties, la mort de Siegfried et la vengeance de Kriemhild, Les Nibelungen est une oeuvre magistrale et phénoménale qui bénéficie d'un souffle épique hallucinant que nous sommes habitués à retrouver dans des films d'heroic fantasy plus récents.
Hormies déjà ces scènes fascinantes où Siegfried va dans la grotte découvrir le trésor qui fera de lui le roi des rois et ses défis contre la reine nordique, hormis déjà ces objets magiques (tiens un voile d'invisibilité !) et l'invincibilité de Siegfried qui comporte un talon d'Achille, Lang nous invite dans la représentation de cette légende du XIIIe siècle dans un dyptique contrasté :
Le premier partie magnifique et reposante est liée au monde germanique rectiligne et ordonné, ou encore représente des forets sublimées inspirées par les peintures de Böcklin ; la seconde qui se déplace sur le monde orientale et le royaume malsain des Huns, animalise les êtres humains et nous rapproche du chaos.
Mais Les Nibelungen est encore plus que cela par sa représentation de la convoitise, de la puissance des rois et des traitrises qui finissent dans des bains de sang, ces passions intemporelles qui déchirent les peuples.
Cette représentation est de plus subjuguante par ces colossales bâtiments et ces royaumes surdimensionnés et aussi par la présence des principaux protagonistes qui assument magnifiquement les légendes qu'ils incarnent.
Plus encore et plus simplement, ce film me hante depuis deux semaines... Je vais arrêter d'user de superlatifs juste pour dire qu'il est inoubliable, même si effectivement refait de nos jours il ne durerait que deux heures et demi.
Il a la splendeur des plus grands films. Il est l'un des jalons et l'un des joyaux de cet art qui sortait de l'enfance...