Quand le christianisme s'invite à la fête
Victor est le fils de riches poissonniers qui se voit contraint au mariage forcé avec la douce Victoria. Celui-ci n'a guère le temps de réaliser ses sentiments qu'il se retrouve au bras d'Emily, un cadavre en manque d'amour qui l'entraîne dans le monde des morts, bien décidée à passer l’éternité avec son nouvel époux.
Sans surprise, Les noces funèbres nous transporte une fois encore dans un monde triste et déprimant, en parfait opposé à celui des morts qui regorge de bonne humeur. Les personnages demeurent vides et ne sont que d'éternels clichés des précédentes productions du réalisateur, démontrant une fois encore que Tim Burton peine à se renouveler depuis un bon moment déjà. Malgré une histoire intéressante et pleine de bons sentiments, on ne peut s'empêcher de remarquer un certain manque d'ambition, voire de morale dans ce long-métrage rapidement expédié. Quelque minutes en compagnie d'une dame devant un piano sont visiblement suffisant pour tomber amoureux fou; on peut blesser et manipuler une femme déjà en proie à la souffrance autant de fois que l'on souhaite et la larguer (une seconde fois) le jour du mariage pour partir avec une autre, cela sera totalement justifié et pardonné si vous êtes amoureux; choisir une vie en compagnie d'une femme qui vous est destinée uniquement pour le profit et devoir supporter son horrible famille dans un monde glauque et effrayant vaut mieux que d'épouser une personne qui vous aime réellement dans un univers de joie et de bonne humeur. Bref, ce film a probablement été écrit par des chrétiens et il ne manquait qu'une citation pour croire en une propagande spécifiquement conçue pour que vous trouviez la foi. La logique, elle, aurait certainement voulu que Victor soit traité au même titre que ce Lord un poil Dandy dont il n'a décidément rien à envier.
Un film certes attendrissant lors d'une soirée en famille mais réellement sujet à questions si vous dépassez le stade de la romance.