L'utilité de ce documentaire aura été d'ouvrir plus largement les portes à une critique des médias et de leur proximité avec le pouvoir économique et le pouvoir politique.
A l'évidence, ce n'est pas le premier essai du genre. Le film cite lui-même un livre de 1932 qui faisait déjà le même constat. ACRIMED était également déjà constitué et avait produit énormément d'écrits en ce sens.
Toutefois, "Les Nouveaux Chiens de Garde" a participé à la diffusion de ce discours auprès du grand public. Ce documentaire a en effet eu un écho considérable, au point d'être nommé aux César.
C'est le point positif et c'est ce qui justifie de s'y pencher. D'ailleurs, le sujet est passionnant et l'utilisation d'archives pour illustrer leur propos ne peut qu'apporter à sa diffusion à un plus large public.
En revanche, j'ai le sentiment que ce film reste au milieu du guet. Il se veut le poil à gratter des médias mais ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes : après le constat (que tout le monde a déjà fait) que les médias appartiennent quelques groupes seulement, on fait quoi ?
Le film n'ébauche aucun prémisse de solution, aucune proposition concrète n'est formulée pour lutter contre cette concentration des médias entre quelques mains et contre cette proximité entre journalistes et politiques.
A quoi cela sert-il de réaliser un documentaire d'1h40 sur un constat déjà fait si c'est pour ne rien apporter de nouveau ?
Alors oui, "Les Nouveaux Chiens de Garde" dirige le projecteur sur ce problème, et il l'a plutôt bien fait, mais prenez plutôt un bouquin d'ACRIMED, vous y trouverez davantage de fonds et de proposition sur ce sujet.