Des «nouveaux héros» rebootés à bloc
Un Disney de Noël qui sort en février, voilà qui est original… mais pas forcément illogique. Si les fêtes de fin d’année accompagnent idéalement les films de princesses comme Raiponce ou la Reine des neiges, elles n’ont pas semblé faire leurs preuves pour les histoires plus modernes de jeux vidéo (les Mondes de Ralph en 2012), et l’oncle Walt a choisi de tenter une nouvelle stratégie de sortie, retardant de trois mois la traversée transatlantique de ses Nouveaux Héros.
Pas de mondes féeriques ni de tours de magie à se mettre sous la dent ici non plus : on a affaire à l’adaptation d’un comic book assez obscur, Big Hero 6, dont Disney a récupéré les droits en rachetant la maison Marvel en 2009. Le dépaysement est total : on plonge dans la cité futuriste de San Fransokyo, hybridant le modèle d’une ville américaine avec l’esthétique de la capitale nippone. Y a pas à dire, c’est beau. Les couleurs pétillent, les détails fourmillent et la foule grouille (au point qu’il a fallu développer un logiciel dédié pour créer aléatoirement ses 686 080 modèles d’habitants), le tout baignant dans cette lumière léchée qu’on a d’abord vue chez Pixar (Monstres et Cie).
A San Fransokyo erre le jeune Hiro. Petit génie qui s’ignore, il préfère aux études la conception de robots miniatures qu’il fait illégalement combattre dans des clubs underground de botfights. Jusqu’ici, on s’éclate : Disney nous plonge rarement dans un scénario à la gloire de la science. Pour persuader Hiro de s’inscrire à la fac, son grand frère Tadashi lui organise une mémorable visite guidée de son laboratoire de recherche, façon Q dans les James Bond : vélo à suspension magnétique, lasers découpeurs de chips… et son propre projet d’étude, un amical robot-médecin gonflable en vinyle. Un pur fantasme de geek ! Puis Tadashi meurt. Et avec lui la fraîcheur du film.
[La suite sur Libé.fr]