Qui n'a pas envie d'avoir un Baymax ?
Six ans après l’absorption du catalogue Marvel, par Disney, sort sur nos écrans "Big Hero 6", s'inspirant d'un comics de 1999. Le film d'animation est vraiment un divertissement pour les enfants, même si les adultes y trouveront aussi leurs comptes, malgré une trame des plus classique et l'habituelle naïveté, qui habite les productions Disney.
Hiro est un orphelin, élevé par sa tante, avec son grand-frère Tadashi. C'est un génie, il ne veut pas aller à la fac, mais devenir un champion dans les combats illégaux de robots. Avant que Tadashi lui fasse visiter son école et qu'il découvre, que cet univers est fait pour lui. Il va réussir le test pour intégrer l'école, en créant des micro-robots guidés par la pensée, et s'assemblant pour former tout ce que l'imagination peut produire. Mais un incendie va détruire son invention et tuer son grand-frère, tout comme le professeur Robert Callaghan. Hiro va trouver du réconfort, auprès du robot infirmier Baymax, création géniale de son frère, mais aussi le futur instrument de sa vengeance.
A l'origine, l'histoire se déroule à Tokyo, mais pour "américaniser" l'histoire, on se retrouve à San Fransokyo, qui est bien évidemment l'association de deux villes, celle citée au début et donc, San Francisco. L'action se déroulant uniquement dans cette ville, ou les ponts, gratte-ciels et la mer, sont utilisés pour offrir de multiples envolées, comparable à celle de "Dragons", dont on peut faire facilement le parallèle, comme avec la plupart des Disney et Marvel, ou le deuil est souvent le moteur du héros.
Notre très jeune héros; un adolescent de 14 ans; déjà orphelin, perd aussi son grand-frère. Comme on ne voit pas le décès de ses parents, on nous montre celui de son aîné, pour que l'on soit en empathie avec lui (comme Spiderman perdant son oncle). Nous sommes en terrain connu, on ne sera jamais surpris, mais il ne faut pas oublier que pour un enfant, ce film sera une découverte, vu qu'il n'a pas encore vu une tonne de films, il garde son innocence. Mais grâce à Baymax; une sorte de bibendum marshmallow, touchant et maladroit; Hiro trouve un frère de substitution. Au contraire de son adversaire, subissant aussi le décès d'un proche, mais dont la réaction est à l'opposée de celle d'Hiro, du moins au début.
Car Hiro va modifier Baymax, pour en faire un combattant, le déviant de son rôle premier de prévenir et guérir. Il va devenir une sorte d'Iron Man, avec une armure rouge, volant et avec des poings missiles. Ses poings sont aussi un hommage à Goldorak, dont on peut voir une version légèrement déformée sur une affiche, dans sa chambre. Cette relation est le moteur de l'intrigue, chaque apparition de Baymax est un régal : sa rencontre avec Hiro, son apparition surprise dans sa chambre, au commissariat, etc....Malgré son absence de traits, dû à la simplicité de sa fonction et de sa conception. Il dégage une humanité et un humour, proche des films muets de Charlie Chaplin, Harold Lloyd, Buster Keaton et surtout, Laurel et Hardy. C'est une des réussites du film qui mêlent humour, action et émotion, au point d'être pris par surprise et d'avoir la larme à l’œil.
Mais aussi un de ses défauts. Déjà que l'histoire est cousue de fil blanc, elle n'entoure pas notre duo, de personnages intéressants. La tante est pourtant réussie, mais apparaît peu. Le quatuor d'amis du défunt Tadashi, ne brille pas vraiment, même si Wasabi a de sympathiques réparties, mais cela manque de folie, déjà que leurs pouvoirs ne sont pas des plus époustouflants. Ils sont aussi pas vraiment drôles et donc intéressants. Tout comme le méchant, un mélange de Magnéto et de l'homme de sable. Ils sont surtout là, pour permettre à Hiro de faire son deuil, car quand on est entouré et aimer, la vie est plus facile. Un joli message, des plus simplistes, mais je rappelle que le film est destiné aux enfants.
L'animation est magnifique, la ville de San Fransokyo, l'est tout autant, mais les personnages sont moins expressifs. Surtout le méchant, dont l'apparition donne l'impression, qu'il n'est pas vraiment inséré dans le même décor. Les micro-robots sauvent les apparences, en se mouvant dans tout les sens, comme une chorégraphie parfaitement orchestré.
Disney s'adapte à son époque, en mettant des héros geeks en avant. C'est devenu la norme, il y en a partout et il ne pouvait passer à côté, tout comme avec les super-héros. Ils ont su créer une cohésion avec ses deux types de personnages, surtout que souvent, il y a un geek qui sommeil dans un héros, cela reste logique.
Un divertissement visant surtout les enfants, simple et efficace, mais manquant d'humour et de folie, cela reste trop sage, malgré les multiples scènes d'actions, nous amenant dans les quatre coins de cette ville futuriste. Il y a aussi l'absence d'une double lecture, pour contenter les adultes. C'est un premier essai, pas mauvais, mais pas non plus réussi. En tout cas, Baymax va séduire tout le monde, les grands, comme les petits, si adorable.