J'avais oublié à quel point ces Nuits de la pleine lune était une remarquable étude du sentiment amoureux et de ce marivaudage féminin d'abord puis masculin, qui fait dire à un juvénile Fabrice Luchini : " On est vieux quand on n'a plus envie de séduire".
Oh que oui !
Louise est jeune, habite en banlieue avec son ami et travaille à Paris dans une agence de design : Rémi, excellent Tcheky Karyo, est sportif et casanier, sincèrement épris de la jeune femme fragile mais déterminée, qui aime rire, danser, faire la fête et par dessus tout jouer avec les sentiments jusqu'à s'y brûler, comme pour sauvegarder en elle cette part d'adolescence qu'elle revendique.
Octave est en quelque sorte son double masculin, grand séducteur lui aussi, écrivain, et fin connaisseur de l'âme féminine.
On se laisse prendre à Pascale Ogier, à cette voix et ce corps si menus, à ces grands yeux innocents, gais ou tristes, qui expriment si bien ses doutes et ses failles.
Un film qui séduit ou agace, très représentatif pour moi du meilleur Rohmer et que j'ai revu avec une émotion certaine.