Ils "servent à rien", autant dire que leur place est perçue comme démesurée, voire tyrannique selon Léa Fehner ! Le film a un coté énervé assez jubilatoire. Il réussi à s'attacher à la sphère intime, de manière parfois très attentive, humainement contemplative, dans un contexte collectif effervescent, parfaitement débraillé. Magnifique première rencontre du père, par véhicules interposés, avec son fils nouveau-né dans les bras maternels (à la fin). Superbe scène de liesse prennant des allures de ballet motorisé, dessinant le nouveau modèle familial salvateur: ensemble dans l'amour mais dans le respect de l'individualité, à bonnes distances pour ne pas reproduire le schéma atavique patriarcal, de nature ogresque. On aperçoit lointainement la figure du Petit Poucet de Perrault à travers la perte ancienne de l'enfant malade (victime de l'égo du patriarche): le faible de la famille dont le traumatisme lié à sa perte sera à l'origine d'une renaissance, d'une restructuration pour toute la communauté.
Un beau film sur la famille, plein de nuances, provocateur par endroits, écrit avec talent et sensibilité.