Après revisionnage, on peut facilement trouver que les Oiseaux ont pris un coup de vieux. Il y a bien entendu l'aspect technique -les effets spéciaux ont très mal vieillis- mais aussi le rythme peu soutenu de la deuxième partie. Hitchcock insiste trop sur le manque d'énergie de la mère, trop sur la frustration et les regrets de l'institutrice ; il noie un dialogue de bistrot, génial dans l'absolu, dans une longueur trop prononcée.
Ce rythme est paradoxalement la force de la première partie du film, on apprécie de découvrir petit à petit le caractère des deux personnages principaux, d'appréhender la force du lieu que constitue cette bourgade engoncée dans une baie et l'on s'inquiète des premiers mouvements d'humeur de ces piafs organisés.
Mais par la suite on regrette ces plans trop longs d'oiseaux braillant qui s'agitent dans tous les sens, ces séquences répétitives (dans la cabine téléphonique, dans la maison).
Cela n'empêche pas le film de toucher au sublime sur des plans magnifiques (le final notamment), de capter notre attention grâce à un scénario plus développé que dans les autres films de ce genre (à travers les histoires personnelles de ses protagonistes).
C'est un Hitchcock des plus populaire et apprécié à l'origine mais pas sûr qu'il soit aujourd'hui le plus mémorable ni celui qui ait le mieux traversé le temps.