Alors qu’elle vient passer un week-end à Bodega Bay afin d’en savoir plus sur un homme récemment rencontré (Rod Taylor), Melanie Daniels (Tippi Hedren) est attaquée par une mouette. Cet incident est rapidement suivi par d’autres attaques d’oiseaux, plus violentes et plus fréquentes. Bientôt, les habitants n’osent plus sortir de chez eux, les oiseaux envahissant de plus en plus la ville…
Commençant comme un banal drame romantique, Les Oiseaux nous offre en fait le film peut-être le plus angoissant réalisé par le Maître du suspense. L’absence d’explication comme celle de musique, ainsi que l’extrême vulnérabilité dont souffrent les personnages, les oiseaux s’infiltrant partout même à l’intérieur des maisons, permet au spectateur de s’immerger totalement dans ce cadre stressant où l’homme ne bénéficie plus d’aucune protection.
Par cette situation extrême et les réactions qu’elle engendre, Hitchcock nous propose alors un portrait de société savamment distillé (notamment à travers les évolutions conjointes de Melanie et de Lydie), sans aucun moralisme et souvent très juste, mais aussi une parabole sur l’impuissance de l’homme face à la nature. On n’aura jamais fini de décortiquer toutes les idées de mise en scène déployées pour mettre en avant ces thèmes, mais sans les mettre au premier plan pour autant, ce qui relève du tour de force. C’est ainsi que le réalisateur signe, une fois n’est pas coutume, un grand film (malgré quelques temps morts) qui rendra paranoïaque même le plus endurci des spectateurs…