Pour moi, Les Oiseux c'est deux films en un et donc du bien et du moins bien. Le moins bien, c'est la première heure qui se focalise sur la romance bien guimauve entre Mélanie (Tippi Hedren) et Mitch (Rod Taylor). Le meilleur, c'est la seconde heure avec l'attaque des oiseaux.
La première attaque qui arrive au bout d'une heure et dont est victime Tipi Hedren, une petite égratignure sur la chevelure de la belle blonde, sonne enfin le début des hostilités entre les oiseaux et sa victime préférée Mélanie. Tippi Hedren s'en sort remarquablement bien pour un premier film, se montrant néanmoins plus l'aise lorsqu'elle exprime la frayeur (et pour cause, elle a réellement souffert sur le tournage) que dans la romance avec Rod Taylor. Ceci dit elle n'est pas aidée par son partenaire masculin au charisme inexistant et par l'écriture des dialogues d'une mièvrerie pas possible.
Mais là où le film brille de milles feux, c'est par les effets visuels et les astuces de mise en scène qui exploitent toutes les ruses possibles (l'animatronique, les incrustations et le dressage des oiseaux réels) pour rendre ces attaques d'oiseaux complètement crédibles. Et les idées de mises en scène fusent, entre la scène des corbeaux qui se rassemblent près de l'école et quelques moments bien gores (le zoom en trois temps sur le cadavre sans ses yeux dévorés par les oiseaux). Le seul fait de ne pas connaitre la cause de l'attaque des oiseaux les rends encore plus effrayants. De plus Hitchcock n'utilise aucune musique, juste des effets sonores saisissants qui renforcent l'ambiance pesante du film.
Ce qu'on retiendra aussi du film, c'est son final saisissant. Quand la famille se barricade dans la maison, l'angoisse retombe d'un seul coup. C'est le calme avant la tempête et la tempête va faire mal, quinze minutes non stop d'action sans le moindre répit. Chaque plan semble avoir été pensé et préparé minutieusement. Et puis ce tout dernier plan final magnifique en map painting avec la voiture qui s'en va au loin et les oiseaux rassemblés par milliers qui restent passible et qui semblent nous avertir que ce n'est qu'un répit de courte durée. Une autre fin était prévue, mais elle aurait nécessité quatre à six semaine de plus de travail et une grosse rallonge de budget ...
Les oiseaux attaquent la voiture qui est une décapotable et à coups de becs ils déchirent la toile de la capote. Tous les occupants y passent et personne n'est épargné.
Au final je ne sais pas trop quoi penser du film. La première heure est très poussive, mais une fois que les oiseaux entrent en scène, on ne peut plus quitter l'écran des yeux.