Depuis Regarde les hommes tomber en 1994 Jacques Audiard est devenu un réalisateur incontournable du cinéma français. Changeant de genre constamment, souvent avec une belle réussite (mais pas aimé Un prophète et Les frères Sister). La bande-annonce de celui-ci, à la fois ne me disait pas grand chose, et à la fois était un peu intrigante. Les personnages m’ont un peu agacé au début mais assez vite j’ai été pris par le récit. Le scénario, adapté de romans graphiques américains, reste malgré tout assez en surface mais il règne une certaine atmosphère, une certaine fraicheur, une mélancolie aussi, quelque chose de l’air du temps qui semble un peu suspendu. Le noir et blanc (somptueux) y est peut être pour quelque chose. La mise en scène est fluide, le montage serré, la musique (de Rone, césarisé pour La nuit venue) envoutante. Le casting presque totalement inconnu (à part Noémie Merlant, très bien) s’en sort parfaitement aussi. Lucie Zhang, Makita samba et Jehnny Beth sont de belles découvertes. Une nouvelle fois encore différent sur la forme comme sur le fond, ce nouveau Audiard, même si on atteint pas les sommets de De battre mon cœur s’est arrêté ou De rouille et d’os, est un bon cru, et au final une bonne surprise.