En noir et blanc en 2021, c'est osé mais ça marche toujours. Cela permet au spectateur de concentrer leur regard sur d'autres aspects de la réalisation d'un film comme le jeu des acteurs ou encore les plans du 13ème comme jamais.
Dès le départ le réalisateur prend le pari de tracer les trajectoires de vie de quatre personnages à l'ère technologique du 21ème siècle. Malgré le fait que ce soient des histoires universelles, les interrogations soulevées sont clairement d'actualité : le harcèlement sexuel/scolaire, le handicap ou encore la sexualité bridée versus débridée.
Le harcèlement sexuel dans le contexte scolaire/universitaire est un fléau et le film est là pour le rappeler. Bien souvent les garde-fous ne sont pas suffisamment utilisés ou connus de tous afin de protéger les victimes dont la vie bascule tragiquement bien avant le déclenchement du "protocole d'aide".
Le handicap n'est pas moqué, il est juste montré qu'il existe dans une famille normale et que chaque membre de la famille a un rôle à jouer pour créer une société de vivre ensemble.
La sexualité multiples est à l'honneur même si elle est essentiellement hétéro. Le regard porté derrière l'objectif est clairement de démontrer que tout est possible en termes de sexualités quelles soient bridées ou non.
Enfin, le travail de Rone est remarquable en tout point. Chaque plan prend une autre dimension avec des sonorités venues du fin fond du cosmos. On est alors arrachés à sa condition humaine pour vibrer autrement tout au long de ces 105 minutes de bonheur.