Les passagers aurait pu avoir le titre du précédent film de Serge Leroy, La traque, car il s'agit là aussi d'un homme et son beau-fils poursuivis par un van fou. Bien sûr, ça fait aussi penser à Duel, dans le sens où il y a des courses-poursuites, mais on connait le chauffeur du fourgon, à savoir Bernard Fresson.
Ici, Jean-Louis Trintignant doit aller chercher son beau-fils en voiture de Rome pour le ramener sur Paris, mais en chemin, ils vont se rendre compte qu'un van noir les suit, puis ils vont subir une agression dans un hôtel où ils se reposent. Tout ceci semble avoir un lien avec la femme de Trintignant, que joue Mireille Darc et qui est restée sur Paris.
Outre l'affiche qui m'a fait rêver durant des années, il y a une certaine sècheresse dans la mise en scène de Serge Leroy qui fait que ça reste d'une grande tension tout le long, avec cette menace sous-jacente que représente ce van. Il y a néanmoins quelques pointes d'humour comme les chansons paillardes de Trintignant qu'il fait apprendre à son beau-fils, qu'on confond fréquemment avec une fille à cause de son physique, les jeux à base de 1000 francs, mais c'est comme pour souffler quelques instants avant que la traque, meurtrière, ne reprenne.
Le film s'amuse aussi à distiller quelques faux indices, comme une tentative d'assassinat politique, un ancien de l'OAS, mais il aurait pu être resserré à cette seule cavalcade où il faut dire que tous les acteurs, Trintignant et Fresson en particulier ont les têtes de l'emploi.
Coup sur coup, après le déjà très bon La traque, Serge Leroy réussit à nouveau dans l'épure et l'efficacité la plus totale ce duel qui ne dit pas son nom.