Les Patriotes par klauskinski
Près de 15 ans avant le Munich de Spielberg, Les Patriotes nous plongeait déjà dans les méthodes du Mossad. En lui enlevant sa part de mythe et en lui insufflant un style quasi documentaire (très peu de place pour les scènes spectaculaires, étude de caractères très fouillée), Éric Rochant signe un film d'espionnage à visage humain, celui, hermétique et froid, d'Yvan Attal (le rôle de sa vie). Très bien écrit, dense et sobre, le film nous plonge dans un monde d'une sourde violence, celui, glacial, des services secrets. C'est de l'équilibre constamment maintenu entre le sens du détail qui tue et une grande intensité dramatique que Les Patriotes tire sa grandeur, nous rappelant aussi au passage une période à laquelle le cinéma français produisait encore des films capables d'émouvoir et de passionner dans le même mouvement.