Pur euphémisme que de dire que "Les petits mouchoirs" était un projet qui tenait particulièrement à coeur à Guillaume Canet, cinéaste habile de "Mon idole" et "Ne le dis à personne". Sa version à lui du film culte de Lawrence Kasdan, "Les copains d'abord". Sa façon aussi de déclarer son amour à sa bande de potes. C'est peut-être à cause de cette envie de bien faire à tout prix que son film manque paradoxalement de spontanéité, comme si le cinéaste refusait que le moindre grain de sable ne viennent enrayer des rouages parfaitement graissés. Ce qu'une partie du public ne lui pardonnera pas, d'ailleurs, les spectateurs ayant horreur de se sentir manipulé. Dommage, car Guillaume Canet réussi son coup, parvenant à rendre vivants ses personnages parfois caricaturaux (la baroudeuse qui couche à droite et à gauche, le comédien qui trompe sa femme...), mais surtout réussissant le tour de force de nous les faire aimer malgré leurs (gros) défauts. Même si un poil calculée, l'émotion est bien présente, et pas toujours où on l'attend. Aussi drôle qu'il est touchant, aussi maîtrisé formellement qu'il peut-être chargé scénaristiquement (les scènes avec Maxime Nucci et Anne Marivin sont clairement en trop), le film de Canet n'en reste pas moins un très beau moment et doit énormément à l'alchimie entre ses acteurs même si certains sont trop présents (François Cluzet et Marion Cotillard) quand d'autres sont sacrifiés (Jean Dujardin et Pascalle Arbillot). Ce qui n'enlève rien à la qualité d'un casting dont on retiendra en premier lieu la force de Joel Dupuch, la sensibilité de Benoit Magimel, la grande gueule de Valérie Bonneton et le sourire de grand enfant de laurent Lafitte.