On peut apprécier ou pas, s'attacher ou être profondément agacé par ces presques tous trentenaires biens propres sur eux, tous faux, tous félés. Il faudra évacuer l'envie de trop rattacher ce film au parisianisme, aux bobos, voire aux bourgeois. Il faudra ignorer tout jugement sur ce nouveau noyau du cinéma français et son petit confort mis en scène. Le problème du film n'est pas là.
Rarement j'aurais vu un film aussi long pour en dire aussi peu, aussi mal. Guillaume Canet s'est laissé écrire, puis s'est laissé filmer et a oublié de monter. Alors qu'il a une vraie capacité à animer un genre sur une trame déjà existante (Ne le dis à personne), il s'enferre ici dans un rythme bancal, alternant les scènes de comédie pure avec la succession de coups de cafard et de dégout de ses personnages, et ils sont nombreux. Jamais le fil d'un destin commun ne s'installe assez longtemps pour que l'on s'intéresse aux personnages et qu'on les sorte de leurs cases. On est très loin d'un autre film de vacances particulières, "A propos d'Elly" ou même de "Mes meilleurs copains" qui avait pourtant une ambition bien moindre.
La surabondance de chansons en bande son alourdit et désunit encore le propos et la courte apparition de "l'Epouvantail" sur l'écran de Marion Cotillard est saisissante. Si la citation est opportune, elle révèle la faible intensité du film de Guillaume Canet et l'écart immense de niveau cinématographique et émotionnel entre les deux films.
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