Les Petits Mouchoirs par NicoBax
Mouais. Mouuuuuuuuuuuuuuuuuais. Beaucoup de bruit pour si peu finalement. Enfin pas exactement. Pourtant assez client des films de ce genre, "Les petits mouchoirs" continue à me partager.
Les personnages réservent assez peu de surprises : Gilles Lellouche joue un énième bourrin sensible, Marion Cotillard une fraggle handicapée sentimentale, François Cluzet un patron de droite névrosé, Joel Dupuch (Jean-Louis) est évidemment la figure paternelle proche des vraies choses... Benoit Magimel galère un peu, ne retrouve de sa présence qu'en fin de film, quand il dépasse son statut de victime. Et Maxim Nucci viendra promener son romantisme "idéal" la guitare à la main (ah le magnétisme du gratteux dans les soirées entre potes).
Quant à l'érotomane joué par Laurent Lafitte trimbale le même air benêt depuis "Classe Mannequin" (avec en plus une ressemblance de plus en plus frappante avec Michel Leeb) et contribue à cette impression de "cul entre deux chaises" que m'inspire le cinéma de Canet. Dans "Mon idole" déjà, je trouvais que la tentative de cohabitation entre drame et comédie était ratée et c'est encore le cas ici, sous une autre forme mais je garde toujours cette impression étrange. Les situations ont beau être parfaitement crédibles, les dialogues souvent justes, la mise en scène souvent bien adaptée à l'émotion qu'elle veut faire passer (même si j'émets des réserves sur l'utilisation de la musique dans certaines scènes), subsiste quand même une impression de "fabrication". Là où justement le film devrait être humain, il devient une machine... Trop prévisible parce que vraiment réaliste ou trop construit pour être vraiment efficace ? Toujours est-il qu'il y a quelque chose qui cloche. La fin du film est de ce point de vue assez insupportable tout en étant réussie : toujours l'impression d'être dans le cliché et en même temps, la scène sonne juste grâce au bon boulot des comédiens... Canet aurait pu être pu nous épargner l'arrivée chevaleresque de Jean-Louis pour l'explosion pathos finale.
Pourtant, Guillaume Canet fait aussi preuve d'une certaine subtilité avec ses rôles féminins secondaires. Valérie Bonneton (trop mésestimée à mon goût) est parfaite dans son rôle de garde fou de son névrosé de mari, ses répliques sonnent justes et font mouche. Pascale Arbillot, toute en silences, souffre avec dignité (même quand elle la perd)... Une présence discrète mais touchante.
Un avis on ne peut plus mitigé donc, toujours pas vraiment de certitudes sur ce que je pense vraiment du film...