Un ancien hors-la-loi est chargé de convoyer une ligne de télégraphe entre Omaha et Salt Lake City, parce que la paie y est très bonne, mais le chemin est parsemé de milles embûches.
Durant sa carrière, Fritz Lang réalisera trois westerns, dont Le retour de Frank James et L'ange des maudits, et il se chargera de la tâche de faire ce film-là en allégeance en quelque sorte, pour prouver qu'un metteur en scène allemand peut tourner des westerns, genre américain s'il en est, au moment de la guerre. Et il s'enquiert du travail avec talent, tout comme le personnage de Randolph Scott qui, bien avant sa collaboration avec Budd Boetticher, incarne déjà un personnage plutôt taiseux, dont l'incarnation est là, pleine. Ce qui rend cet acteur toujours aussi passionnant, que Lang a su exploiter en fonction de ses capacités. Ce western parle aussi et surtout de l'histoire en marche, des communications qui se font entre les peuples via le télégraphe, comme le monde qui change en 1941, avec les méchants comme les Indiens, mais c'est plus ambigu qu'on peut le penser.
Les pionniers est ce qu'on peut dire du très bon cinéma, avec quelques transparences maladroites, mais il y a tout un casting sympa, avec Robert Young, Dean Jagger, Virginia Gilmore, et un John Carradine qu'on a tant vu chez John Ford. En tout cas, Fritz Lang a toujours gardé de la sympathie pour ce film, pétaradant, assez inattendu au niveau de sa conclusion, et au fond, intéressant.