Sandokan, je ne sais pas si ça vous parle, mais c’est un héros très célèbre en Italie. Créé par le prolifique Emilio Salgari à la toute fin du dix-neuvième siècle, il a donné lieu à de multiples adaptations en films, série télé et même une bande-dessinée par Hugo Pratt… Sandokan est un pirate Malais qui se promène en mer de chine affronte James Brooke, le fameux rajah blanc de Sarawak, détrousse les méchants et sauve les jolies jeunes filles avec toute l’habileté d’un héros de feuilleton…
Un an après Le Tigre de Bornéo, Steve Reeves rempile dans ce rôle mythique pour Umberto Lenzi et une inénarrable co-production franco-italo-espagnole…
Alors, qu’on ne s’y trompe pas, sur le papier tout est bien là : les décors exotiques, la forteresse cachée à prendre d’assaut, la mine de sel d’où s’évader, la princesse à sauver, l’or à subtiliser, les navires à aborder, le roi à libérer et tout le reste du cahier des charges habituel…
Malheureusement, Lenzi filme ça avec autant de talent qu’un lémurien aveugle et les grosses ficelles du scénario pourraient gréer sans peine toute une flottille…
Au milieu de tout cela, inébranlable dans son avant-dernier film, Steve Reeves continue à jouer les Hercule de bazar, exhibant fièrement sa morphologie hors norme qui ne peut hélas cacher complètement son dramatique délabrement physique qui l’empêche depuis quelque temps déjà de faire ses cascades lui-même ou seulement de pouvoir porter dans ses bras la donzelle de l’histoire, une certaine Ada, aussi laide que rigide…
Alors, j’imagine que tout gamin, ça doit presque pouvoir se voir, on retrouve des bribes de sous-sous-Indiana Jones période Temple maudit, c’est mauvais comme du Bob Morane, ça n’a pas le centième de la créativité d’une bonne BD d’aventures de l’époque, mais bon, c’est couillon comme tout un gosse, un rien fait son bonheur…
Par contre, les adultes eux, vont souffrir terriblement, surtout que ça dure presque une heure quarante-cinq, un crime pour ce genre de niaiseries…