Peu de surprise pour ceux qui connaissent le cinéma de Jean-Christophe Meurisse et de sa bande, Les pistolets en plastique poursuit dans une veine familière une lignée affreuse, sale et méchante, avec, cette fois-ci, un fait divers trop célèbre, comme point de ralliement scénaristique. En découle une sorte de continuité dans le développement narratif du film, relatif tout de même, car plusieurs fils sont tirés en même temps, avec une variété de personnages en lice, dont la gentillesse et la bienveillance, est-il utile de le préciser, ne sont pas les caractéristiques premières. Le film est forcément inégal, de par son éparpillement dans la tonalité, plutôt réjouissant dans l'absurde (verrines et mojitos), glaçant dans la provocation morbide, insupportable dans des passages gore (un surtout) totalement gratuits. A sa manière, Les pistolets en plastique dresse un portrait au vitriol d'une France fascinée par les faits divers les plus crasses et de citoyens quelque peu bas du front. L'humour est noir, un peu forcé parfois, et oblige à rire jaune, le plus souvent, quand il ne suscite pas une forme de dégoût quand le film plonge tête baissée dans le ... mauvais goût. Un cocktail unique en son genre, à réserver aux amateurs de sensations fortes et à ceux qui estiment que l'on peut rire de tout.