Entre Bruno Dumont et Sophie Letourneur, Jean-Christophe Meurisse profite d'une parodie de l'affaire Dupont de Ligonnès pour se montrer plus anarchiste et prolétaire que jamais.
Sa galerie de saynètes incarnées par des tronches rares sur grand écran mais qu'on est ravi de (re)découvrir, permet à chacun d'avoir son moment de gloire improvisée. Mais au-delà de leur aspect loufoque, oscillant entre génie et stupide, elles permettent d'explorer chacune à leur façon la fascination morbide ordinaire, les pulsions curieuses du quidam et du vulgaire. Sans jugement précis (puisque le spectateur pourra aisément choisir les moments face auxquels rire), Meurisse aborde, avec un décalage et une absurdité qu'on croirait venir du plat pays, le sens de la vérité à l'heure où tout un chacun se prétend juge sans jamais remettre en question sa propre animalité en puissance.
En finissant par virer au poisseux, au terriblement dérangeant, puis à l'obscène, donc en manquant un moment sa cible, Les Pistolets en plastique, œuvre résolument imprévisible, rappelle l'horreur de ce qui nous fait rire et nous obsède, et dans un élan final, la beauté simple du bonheur familial.