Ce film est tellement peu crédible que c'en est risible ! Attention ça va spoiler. Déjà, le scénario est d'une naïveté et d'une invraisemblabilité qui forcent le respect. Si on veut bien accepter le postulat de départ —le meutre par le sbire du président des États-Unis de la femme du pote de ce dernier avec qui elle le trompe alors qu'il lui cognait la gueule... Le tout sous les yeux de notre patibulaire Clint la cambriole, venu voler le riche vieux cocu— le reste de la pitrerie est sans bornes. Tonton Eastwood nous rabâche sa morale de cow-boy et ses valeurs vétérotestamentaires avec sa légendaire subtilité pachydermique. Armé des plus grosses ficelles possibles, le vieux nous embarque dans un ersatz de thriller, à la sauce juridico-politique, un parfait nanar pour ménagère qui s'occupe l'esprit en faisant son repassage du dimanche. Tout tombe comme un cheveu dans le potage sans jamais nous surprendre.
Bien évidemment, le Président et son équipe de vigiles veulent faire porter le chapeau au gentil voleur, le seul témoin du crime. Alors tonton Clint implique aussi sa fille et son DUT de droit pour nous dire que la famille c'est important et que celui qui touche à sa progéniture a intérêt à décarrer fissa. Heureusement, le casting du trio de tête relève le niveau : Ed Harris, Gene Hackman et Clint Eastwood himself, qui, gravitant autour de clowns sans consistance, brillent par leur talent d'acteur. La réalisation quant à elle est très correcte et lisible, à défaut d'être marquante. Mais même si on ne peut pas exactement parler d'ennui, la tournure grotesque des événements nous fait régulièrement lever les yeux au ciel et pouffer de consternation. Jusqu'à ce final, capilotracté à l'extrême où Clint apprend au vieux cocu la vérité... Et ce dernier va voir son ami le Président dans son bureau avec l'arme du crime (un poignard ensanglanté), que tout le monde laisse passer sans problème, bim, image d'après le cocu passe à la télé au calme pour nous dire que son pauvre ami s'est suicidé devant lui (avec la lame apportée par ses soins). Je connais très peu de gens qui se poignardent eux-même pour attenter à leurs jours (flingue, corde, médocs, balcon... des moyens plus convaincants). En plus devant son ami... J'imagine mal la scène sans la trouver ridicule. Surtout que tout le monde croit à la version du cocu, alors qu'il était le seul présent dans la pièce avec le Président. Bim. Affaire classée, merde alors, le chef d'État est mort, va falloir avancer les élections de cette année. Allez, pas grave tonton Clint, tu feras mieux la prochaine fois.