Il y a 53 ans, Claude Lelouch racontait l’une des plus belles histoires d’amour du cinéma. Il y a 53 ans, Claude Lelouch réalisait « Un homme et une femme ».
Cette année, le cinéaste de la vie repasse derrière la caméra (et l'Iphone) et réalise la suite de cette utopie amoureuse. Trintignant et Anouck Aimée ont beaucoup changé mais leur amour est resté le même, la passion et le charme qui opérait en 1966 est toujours présent et le charme de cette suite opère à merveille.
Claude Lelouch est un metteur en scène de la vie. Au travers de sa caméra, il filme les hommes et les femmes qui vont et qui viennent, qui s'aiment et se détestent, qui naissent et qui vieillissent. Avec ce nouveau long métrage, le cinéaste français déclare une énième fois sa flemme au cinéma et réalise un hymne à l'amour, le plus beau de ces dernières années. On assiste alors à des retrouvailles éprouvantes, celles d'un homme et d'une femme qui ont vu leurs chemins se séparer mais leur amour s'éterniser. Jean-Luc (Trintignant) apparait comme vieilli et affaibli par une mémoire taquine. Anne (Aimée), elle, continue de rayonner de sa beauté naturelle et ridée.
Ces deux acteurs vont s'aimer à nouveau, se redécouvrir, se plaire et se charmer sous le regard mélancolique de Lelouch. Le réalisateur rend hommage à ses acteurs, à ces deux personnes qu'il a aimé, qu'il a filmé, ces deux personnages qu'il a crée et qui lui ont rappelé ce que c'était d'aimer. Lelouch regarde ces deux acteurs comme un père regarde ses enfants en espérant qu'ils ne grandiront jamais.
Ne vous méprenez pas quant à la lecture du synopsis, vous n'aurez pas à faire à une oeuvre sombre et lugubre sur la vieillesse et les maisons de retraite, ce serait mal connaître le cinéaste. "Les plus belles années d'une vie" est une oeuvre lumineuse sur la flamme qui ne s'éteint pas, sur la passion qui dure et sur les émotions qui perdurent. De plus, Lelouch n'oublie pas son oeuvre phare "Un homme et une femme", il va même jusqu'à y ajouter des plans dans son nouveau film, ce qui nous offre une scène finale en double exposition avec en accompagnement, son court-métrage "C'était un rendez-vous" où le réalisateur traverse Paris au petit matin à 200km/h au volant de sa Mercedes.
Pour conclure : Claude Lelouch réussit magnifiquement son pari en réalisant cette suite bouleversante où les acteurs excellent dans leurs prestations et où le réalisateur s'amuse autant qu'en 1966 à nous offrir un condensé d'émotions qui ne s'arrête pas avant que l'écran se noie dans le noir.