« Les plus belles années d’une vie » Claude Lelouch : De base, je n’aime pas le Cinéma de Lelouch. De base, je n’ai pas aimé « Un homme et une femme », j’apprécie par principe parce que Anouk Aimée et parce que certains plans en sépia sont magnifiques. Mais cette histoire d’amour sur fond de course automobile là, c’est un peu chiant quand même… Du coup, cette suite 50 années plus tard où l’on retrouve les deux héros, Trintignant et Aimée vieillissant, qui sont réunis grâce à la maladie de Jean-Louis, je m’attendais à être déçue. Que nenni ! Au bout d’à peine un quart d’heure j’ai commencé à pleurer… Leurs retrouvailles, mixées avec des extraits du film originel, sont déchirantes. Lui se souvient d’elle comme de la seule femme qu’il a aimée, elle ne l’a jamais oublié. Et pourtant, il ne la reconnaît pas. Comment ne pas penser à « Amour » de Haneke (où Riva porte le même prénom qu’Aimée, Anne) bien qu’ici ce soit Trintignant dont on prend soin et qu’on accompagne doucement vers la mort ? Mort qu’il accepte à la seule condition de la passer avec Anne 15-40 Montmartre.
En parallèle, Antoine et Françoise (joués par les mêmes acteurs que 50 années auparavant, magique) se retrouvent et semblent eux aussi vouloir rattraper le temps perdu. Un lien fraternel raté qu’ils tentent de renouer.
Des séquences de rêves (tournées au téléphone portable, tentons de ne pas grincer des dents, après tout pourquoi ne pas profiter des nouvelles technologies ?) sont d’une fraîcheur qui tranche avec cet environnement de maison de retraite spécialisée et tire larme.
Le film est beau, le film est joyeux. Les pleures de tristesse du début se transforment en pleures de joie et de tendresse à la fin. L’Amour triomphera toujours.