Oppressant, opaque, parfois même dérangeant, ce second film de Kiva Kovalenko nous plonge ici en Ossétie du Nord, république de la fédération de la Russie. On ressent tout le mal d'une partie très importante de la Russie, plus précaire, rongée par la pauvreté, la guerre et la solitude.
Ada est une jeune femme privée de bonheur, privée de sa liberté, privée presque même de sa voix, tant elle semble avoir du mal à parler et préfère se réfugier dans son pull remontant jusqu'à son nez. Retenue uniquement par son père lui ayant prit ses papiers d'identités, chaque personnages du film semble toutefois l'utiliser et se l'accaparer à leurs manières, que leurs intentions soient bonnes ou non.
Le personnage d'Ada dégage une force et une énergie fascinante. Quand bien même elle semble affaiblie physiquement et mentalement, à aucun moment elle ne craque, à aucun moment elle n'oublie son seul et unique objectif, s'enfuir.
Le travail sur le cadre et le rythme des scènes est impressionnant, il y a plusieurs plans d'une inventivité rare ainsi que de longs plans-séquence sur des scènes parfois dérangeantes, mais toujours remarquablement maîtrisé.