Rencontre avec le destin

Je ne savais rien de ce film en le lançant. Au vu du titre, je me suis dit : soit c'est un film français des années 50 avec Gabin, soit c'est un film d'horreur américain des années fin 80-début 90. Presque ! Un film français des années 40 qui aurait dû être avec Gabin.

L'idée est pas mal. En plus, on assiste à un film choral, c'est assez audacieux pour l'époque. Malheureusement j'ai trouvé le film trop bavard et les dialogues trop peu intéressants pour justifier leurs longueurs. C'est redondant et la prose de Prévert ne m'a jamais passionné quand il décide de faire un film. La première moitié est à ce titre la plus ennuyeuse car les enjeux ne se dessinent pas clairement malgré des personnages intéressants ; les conflits sont minimes, ça s'apparente plus à des petites misères d'après guerre, un ton misérabiliste en somme, où personne n'est vraiment heureux mais on n'y peut rien. La seconde moitié voit se développer une structure plus condensée, allant même jusqu'à mettre de côté l'aspect choral, se focalisant alors principalement sur LE couple du film. Mais ça reste long dans le traitement et la fin sans surprise (le personnage du destin amène l'intérêt dans un premier temps puis désamorce tout le suspens).

La mise en scène est ce que l'on retiendra le plus. Non pas grâce aux acteurs qui sont moyens dans ce film (des prestations très théâtrales là où il aurait mieux valu jouer la carte du discret), mais grâce au travail de caméra : une photographie bien équilibrée, de beaux contrastes, de beaux décors, et surtout un découpage intéressant avec des angles de vue variés et intéressants.

Bref, "Les portes de la nuit" est un film intéressant par son concept et sa mise en scène mais qui souffre d'un traitement scénaristique manquant de peps.

Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2015/07/1423593678-les-portes-de-la-nuit.jpg