Énième adaptation de romans d'aventures fantastiques pour gosses, Les Portes du Temps s'avère comme beaucoup d'autres raté. Surfant tout naturellement sur le phénomène post-Harry Potter, le long-métrage est une adaptation d'un vieux roman pour jeunesse de Susan Cooper datant de 1973, deuxième tome de sa saga littéraire The Dark Is Rising Sequence, inédite en France. Outre son histoire abracadabrantesque tout simplement ennuyeuse, l'intégralité du film sombre dans le n'importe quoi : réalisation ratée à base d'images de synthèse certes réussies mais inutiles la plupart du temps, interprétation en roue libre (exaspérant Alexander Ludwig, palme du cabotinage pour Christopher Eccleston), scènes d'action incompréhensibles, dialogues stupides et scénario ringard.
Car quand il n'essuie pas les poncifs du genre avec ses problèmes d'ado incompris, notre héros va devoir affronter malgré lui un méchant pas très méchant qui ne fait que menacer à tout va sans jamais rien tenter, échapper à des sbires diaboliques incompétents et découvrir qui il est vraiment, soit un héros tout ce qu'il y a de plus arthurien. Quête initiatique mille fois abordée, éternel combat du Bien contre le Mal (ici tous deux à l'état brut), mentors bienveillants (en l'occurrence ici absolument inexistants, les "Anciens" ne faisant rien pour concrètement aider leur protégé) et monstres surprenants comme des corbeaux, des serpents et... et puis c'est tout ! Ces derniers apparaissant cependant dans une scène pour le moins sympathique.
S'en suit ce qu'on attend depuis le début du film : les voyages dans le temps ! Ceux-ci ne seront que très brefs et peu soignés, le héros en culotte courte n'allant que dans une église du Moyen-Âge le temps de quelques minutes puis dans un village pris d'assaut par des Vikings. C'est peu pour un film s'intitulant Les Portes du Temps. Au milieu de tout ça se trouvent les pourtant talentueux Ian McShane et Frances Conroy, cachetonnant sans vergogne sans se soucier de leurs personnages creux au possible. Ainsi, Les portes du temps s'apparente plus à un classique téléfilm qu'à une véritable aventure fantastique, le blockbuster raté ennuyant et n'échappant pas aux clichés les plus ringardisés autour d'une réalisation médiocre, de scènes débiles à souhait (comme la petite sœur qui, à peine arrivée au temps des Vikings, préfère se concentrer le sourire béat sur un chaton plutôt que sur la bataille sanglante qui l'entoure ; consternant) et d'acteurs mal dirigés. Aussitôt vu, aussitôt oublié.