Reprenant à son compte les thèmes chers à son maître John Ford, Andrew McLaglen a toujours été pris pour un vulgaire plagiaire aux yeux de la critique, française surtout. Remettons les pendules à l'heure. McLaglen est un réalisateur classique par la forme et par l'esprit, il puise ses sources dans l'Histoire des Etats-Unis et dans l'oeuvre de celui qui l'a le mieux illustrée, John Ford, on peut donc parler d'influence mais pas de plagiat. McLaglen n'imprime pas un style personnel à ses films comme Ford le faisait, mais c'est un excellent conteur dont les films ne sont pas dénués d'ampleur par endroits, et même d'un certain lyrisme.
On retrouve donc tout ceci, influence fordienne et lyrisme dans la sobre émotion et un certain côté poignant avec ce western assez proche du mélodrame, car oui, les affres de cette famille déchirée par la guerre de Sécession, rejoignent tous les éléments du roman populaire. Le film a quand même du mal à emporter une adhésion complète, j'ai toujours eu un peu de mal avec ce film, le manque de grandes scènes d'action, des péripéties un peu molles ne passionnent pas outre mesure, mais McLaglen évite les poncifs, c'est déjà bien, et le film n'est pas proche de l'ennui, il est même habilement réalisé grâce aussi à James Stewart, toujours aussi impeccable, et bien entouré par de bons acteurs de complément comme Glenn Corbett, Patrick Wayne, Rosemary Forsyth, Doug McClure ou la toute jeune Katharine Ross...