Durant la guerre de Sécession, Charlie un fermier de l’État sudiste de Virginie, refuse de prendre part au conflit. Veuf depuis 16 ans, il est entouré de ses 6 fils, de sa fille et de sa belle-fille. Il est opposé à l’esclavage et ne voit pas pourquoi il enverrait ses fils se battre pour une cause qu’il ne partage pas. Il a le culte du travail et il a transmis ses valeurs à sa famille qui est unie comme les doigts de la main malgré les différences d’opinion et de sensibilité. Et dès qu’il s’agir de se bagarrer, les coups de poings du père et des fils pleuvent gaiement ! Tandis que les filles ne sont pas loin pour intervenir en cas de besoin ! Pourtant la guerre va rattraper cette famille qui avait réussi à se tenir à l’écart.
James Stewart campe ce fermier ancré dans ses convictions, bourru, au franc parler, qui mâchouille son cigare. Il offre une magnifique prestation montrant tantôt la prestance d’un chef de famille conscient de son autorité, tantôt la colère de celui qui se bat pour ce en quoi il croit et pour protéger les siens, tantôt la fragilité d’un homme brisé par la vie qui n’hésite pas à laisser couler ses larmes.
Les séquences se succèdent avec des tonalités différentes : scènes familiales (travail, repas, mariage, naissance, culte dominical en famille), discours sur la psychologie féminine et masculine, scène de bataille, traque, évasion. Il se termine dans une atmosphère tragique et de façon cruelle pour ce père qui n’a d’autres raisons de vivre que sa ferme et ses fils.
Réalisé par Andrew McLaglen qui a travaillé dans sa jeunesse comme assistant réalisateur de John Ford, ce western sans posséder le souffle des westerns de son maître en possède certaines caractéristiques dans le soin accordé au personnage, la présence d’un humour discret et son message politique sous-jacent. Il n’est pas possible d’entendre le discours que Charlie fait sur la tombe de sa femme sans penser à la guerre du Vietnam qui se déroule au moment où le film est réalisé :
Je ne sais même plus quoi te dire Martha. Je ne peux pas te dire grand-chose de cette guerre. Elle est comme toutes les guerres je suppose. Ce sont les croque-morts qui la gagnent. Les hommes politiques se gargarisent de la gloire de la guerre et les vieillards diront qu’elle est nécessaire. Les soldats n’ont qu’un seul désir : rentrer chez eux.