L'humanité*
(*L’humanité au double sens du terme, comme dans le film de Bruno Dumont : l’ensemble des êtres humains, des bipèdes ; et aussi la compréhension, la compassion envers les humains. Mais à entendre,...
Par
le 3 févr. 2016
42 j'aime
7
De film en film, le cinéma de Bouli Lanners s'épure. Ici, tel un roman graphique, il suit une ligne, en dévie parfois, y revient, trace le sillon d'un western nordiste crépusculaire et naïf. Moins drôle et moins enlevé qu'Eldorado, Les premiers les derniers est un conte mélancolique entre la vie et la mort.
Avare de mots, construisant une narration précise, alternant grands espaces et lieux confinés sous une même lumière sombre, le film est mouvement, lent mouvement aux vertus initiatiques, changeant la mélancolie en lumière, la peur en espoir, l'abandon en renaissance. La naïveté est assumée dans un symbolisme enfantin alors que les interrogations sur la mort sont profondes et bouleversantes.
Bouli Lanners, Albert Dupontel et Suzanne Clément sont d'une sobriété édifiante. Entourés de seconds rôles parfaits (David Murgia, Aurore Broutin, Philippe Rebbot) et comme parrainés par Michael Lonsdale et Max von Sydow, ils sont autant de figures perdues dans un monde à peine esquissé dont on devine la fin.
Les premiers les derniers est un film parfaitement maîtrisé, trop peut-être. En ne s'abandonnant jamais, en resserrant constamment l'émotion, Bouli Lanners ne retrouve pas le lyrisme du magnifique Eldorado. On est bien sûr dans la même veine, mais en-dessous, étouffé parfois par un formalisme ostentatoire qui constitue le seul vrai bémol du film.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2016 • Film par film
Créée
le 3 févr. 2016
Critique lue 380 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Les Premiers, les Derniers
(*L’humanité au double sens du terme, comme dans le film de Bruno Dumont : l’ensemble des êtres humains, des bipèdes ; et aussi la compréhension, la compassion envers les humains. Mais à entendre,...
Par
le 3 févr. 2016
42 j'aime
7
Il suffit de quelques plans pour retrouver ce qui fait désormais l’âme singulière du cinéma de Bouli Lanners : une primauté accordée à l’image, des informations lacunaires, et un parcours de...
le 17 janv. 2017
30 j'aime
11
Merci Senscritique de m'avoir permis de découvrir ce soir un grand acteur et un grand cinéaste, Bouli Lanners. "Les Premiers, les Derniers" c'est un concentré d'honnêteté mis sur pellicule, de la...
le 11 janv. 2016
27 j'aime
3
Du même critique
La première partie est une chorégraphie muette, un ballet de croisements et de trajectoires, d'attentes, de placements. C'est brillant, habilement construit, presque abstrait. Puis les personnages se...
Par
le 7 sept. 2016
51 j'aime
7
On mesure la richesse d'un film à sa manière de vivre en nous et d'y créer des résonances. D'apparence limpide, évident et simple comme la nature qui l'abrite, L'inconnu du lac se révèle beaucoup...
Par
le 5 juin 2013
51 j'aime
16
Le malaise est là dès les premières séquences. Et ce n'est pas parce que tous les personnages sont des connards. Ça, on le savait à l'avance. Des films sur des connards, on en a vus, des moyens, des...
Par
le 14 avr. 2014
41 j'aime
21