« Comme pour la plupart des auteurs, lorsque Sofia Coppola s’empare d’un matériau préexistant pour le faire sien, c’est avant tout elle-même et ses présumées obsessions que l’on voit. Le cinéphile avide de doubles lectures ou autres 'clés' cachées ne peut s’empêcher de voir dans Marie-Antoinette un autoportrait à peine voilé de la cinéaste ou dans l’histoire du Bling Ring, ce gang de filles inexorablement attiré par la célébrité et une forme de superficialité 'spectaculaire', le regard un brin cynique et détaché qu’elle porte sur un milieu qu’elle côtoie. Ce genre de grille de lecture orientée par l’image que le spectateur se fait d’un cinéaste, parfois en dehors de considérations uniquement cinématographiques, est souvent biaisé et cède à la facilité. Pourtant, au regard de l’adaptation que Sofia Coppola réalise du roman de Thomas Cullinan, Les Proies, ou plutôt du remake de la première adaptation du roman par Don Siegel en 1971, il est difficile de ne pas y voir un schéma récurrent propre à la réalisatrice. Il ne s’agit pourtant pas de quelque chose d’immédiatement évident dans sa filmographie, mais plutôt d’un aspect qui, par son absence quasi systématique, ou par le traitement détourné qui en est fait, devient déterminant. Alors que, sur le plan narratif, elle opte pour un remake très fidèle au film de Don Siegel, Sofia Coppola choisit étrangement d’en évacuer un de ses aspects les plus prégnants, à savoir la sexualité exacerbée et destructrice qui le traversait. (...) »
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