Film totalement passé inaperçu lors de sa sortie en 2004, Les revenants a eu un regain d'intérêt lors de la sortie de la série éponyme diffusée sur Canal + en 2012. L'histoire est assez originale ; dans le monde entier, plusieurs dizaines de millions de personnes décédées sur les dix dernières années reviennent à la vie. Dans la ville (Tours ?) qui nous intéresse, ce sont 13 000 d'entre eux qui quittent leurs cimetières. Ils sont tels qu'ils étaient avant leurs morts, à part qu'ils sont un peu plus froids, plus lents aussi et qu'ils marchent beaucoup. Mais, et c'est là que ça commence, c'est que faire de ce surplus de personnes ?
Car jamais le mot zombie ne sera cité une seule fois dans le film. Donc, il faut réintégrer certains d'entre eux, les plus jeunes, à retourner travailler (oui !), voire pour les personnes âgées, à leur permettre d'obtenir à nouveau la retraite (oui oui !). On dirait que Robin Campillo semble avoir peur de faire un film de genre, ne veut pas se confronter à l'horreur, mais à taper dans le social. Car bien entendu, quand on voit des zombies dans des séries ou films, la question qu'on se pose est de savoir de quoi ils vivent ?! On dirait une mauvaise caricature du cinéma d'auteur français à vouloir intellectualiser ce qui ne l'est pas, avec une réalisation qui va aussi vite que la démarche des revenants, soit très lentement, et où beaucoup d'acteurs jouent faux, à commencer par Jonathan Zaccaï, qui incarne le compagnon anciennement disparu de Géraldine Pailhas. Qui est d'ailleurs la seule à avoir un tant soit peu d'émotions dans cet ensemble froid, mais là aussi, si elle est talentueuse (et très belle), le fait que son compagnon revenant semble avoir un fort appétit sexuel n'a aucune incidence, de sorte que je croyais qu'elle allait accoucher d'un hybride, et bien non !
On sent aussi que le film a eu peu de moyens, quand on juge à la fin les petites explosions, où tout a été concentré sur la figuration qui, je dois le dire, occasionne de beaux plans larges quand on les voit se balader dans la ville.
Mais j'avoue qu'à part ça, je trouve ça consternant ; il y a une bonne idée (qui est peut-être utilisée dans la série de 2012), mais à ramener du genre vers du film d'auteur, ça en devient ridicule.