D'une inquiétante étrangeté
Ces revenants-là ne cherchent pas à dévorer les vivants. Aussi, les amateurs de gore passeront leur chemin.
Les vivants ont pleuré leurs morts mais voici que soudain ces derniers reviennent en masse. En un flux continu de deux heures, dans le monde entier, ils sortent des cimetières. Le film s'ouvre sur une scène surprenante : dans les rues d'une ville médusée, leur arrivée lors d'une belle journée d'été, en un long cortège de charmants "seniors" inexpressifs, excessivement lents et vêtus de clair.
Car les morts-vivants, dans ce film français de zombies ne sont pas des monstres. Mais ils ont tendance à errer un peu trop, à déambuler, à fuguer trop souvent. A avoir des absences et des langueurs. A se mouvoir avec une lenteur extrême et à communiquer difficilement. Ils ne sont pas des corps pourrissants mais leur regard vide et leur asynchronisme provoque le malaise.
On cherchera à "réinsérer" les chers disparus dans leur famille et dans la société. Il faudra les recenser et en attendant on leur donnera le statut de réfugié.
Vous l'aurez compris, les Revenants de Robin Campillo n'est pas un film d'horreur malgré son titre et sa dimension fantastique. De plus, il semble être difficilement supportable aux spectateurs amateurs de films d'action. Il a donc déçu les attentes de pas mal de monde. On pourrait aussi dire des Revenants que c'est un film inégal.
Cependant ceux qui aiment se laisser surprendre apprécieront.
Ce film a de nombreuses qualités dont la principale - outre les questions qu'il soulève - est son ambiance toute de délicatesse et d'inquiétante étrangeté.