C'est marrant de voir que parfois, les pitchs de certains films sont plus cultes que les films en eux mêmes.
Un scénario surement rêvé par nombres d'enfants, prendre le pouvoir sur le monde des adultes.
Le film s'ouvre sur un couple de touriste venu profiter du calme de l'ile d'Almanzora, tellement calme qu'elle ne figure pas sur les cartes. Une fois sur l'ile, ils se rendront compte que les adultes ont étés assassinés par les enfants.
Le film est on ne peux plus clair sur son propos, de part son titre originel déjà, "Qui peux tuer un enfant ?", et de part les 8min d'ouverture, nous rappelant le sort atroce réservé aux enfants en temps de guerre, images d'archives à l'appui.
Quel genre d'être humain peux commettre l'acte odieux de tuer un enfant ? Acte commis tant de fois dans l'histoire de l'humanité. Le film va s'axer autour de cette dualité et ira au bout de son propos, en mettant les personnages face à des enfants qui eux, n'ont pas se questionnement.
Il sera présent tout le long du film, et l'ont pourrais même voir ce soleil écrasant les personnages comme la métaphore de ce questionnement indissociable à leur survie.
Les personnages devant accepter que pour survivre, il leurs faudra tuer un de ses chérubins. À chaque fois que le personnage de Tom tombera sur une scène macabre, il sera bien incapable d'attraper les enfants voulant se dérober. Incapable de les voir comme vraiment coupables de cet acte, y voyant peut-être une revanche bien mérité, en réponse aux atrocités que le monde des adultes impose aux enfants.
Personnage qui finira par tuer, en étant piégé dans une cellule, symbolisant le choix d'un homme comme vous et moi, qui dos au mur, pour sauver sa vie, tuera un enfant. Et il embrassera complètement cet acte, dans une dernière scène assez jouissive.
Le métrage est vraiment habité par son propos, mais ne délaisse pas son coté horrifique. Quand le jeune couple arrive sur l'île, l'absence des adultes alors que l'ont a vu les enfants sur le port plus tôt, contribue pas mal à créer une certaine étrangeté. Le comportement des enfants nous fait bien comprendre que quelque chose se trame. Mention spéciale à la jeune fille qui vient toucher le ventre d'Evelyn (car oui Evelyn est enceinte). L'ambiance reste pesante durant tout le film, et il nous offrira quelques images que l'on oubliera pas de si tôt, comme la Pignata de Tchekhov, par exemple.
Cette histoire de personne qui essaie désespérément d'avoir des secours au téléphone, réussi à créer une tension, en plus de cette ville vide. Cette histoire de téléphone, qui se finira sur un très beau plan, mais non pas moins sordide, de ces jeunes garçons jouant avec le corps sans vie d'une femme nue, dans une église. Toujours tout en symbolique.
J'ai moins apprécié le coté fantastique même s'il reste très léger, cela s'intègre bien à l'histoire et ne la gène en rien, mais j'aimais l'idée que les enfants s'étaient juste organisés entre eux, et qu'ils faisaient cela dans l'insouciance.
Un film horrifique qui fonctionne bien et qui a des choses à dire.
Et surtout, soyez sympa avec vos enfants. Ils seront peux être plus cléments avec vous le jour de la révolution.