Encore un film que je n’avais pas revu depuis vingt ans. Mais vu à l’époque, ado, plusieurs fois lors de ses passages télé. J’aimais beaucoup. J’avais même lu le bouquin de Grangé. J’aimais bien le duo Jean Réno / Vincent Cassel aka Commissaire Niemans / Lieutenant Kerkerian et je trouve l’idée de les faire évoluer chacun dans une enquête puis se croiser qu’au bout d’une heure de film est assez bien pensé cinématographiquement, créant un découpage dynamique et jamais frénétique : ils ont du temps d’écran très long à chaque fois.


Ce que j’aimais surtout à l’époque dans Les rivières pourpres c’était son ancrage géographique, le fait qu’il se déroule intégralement en Isère et Haute-Savoie. Évidemment je n’avais pas vu de Rohmer, de Guiraudie, de Larrieu et j’en passe donc pour moi le cinéma français ne visitait que peu les provinces, ne rendait jamais grâce aux lieux. Ce que j’aimais dans Les rivières pourpres c’est un peu ce que j’ai retrouvé récemment dans un film comme La nuit du 12 : le plaisir du polar évoluant en terres Auvergne Rhône-Alpes. Bref, j’aimais le cadre de ce film. Il me plaît toujours aujourd’hui.


Si Les rivières pourpres m’a semblé bien laborieux à la revoyure, aussi bien dans sa mise en scène que dans son récit, le manque de relief de ses personnages que les seconds couteaux (punaise, les autres flics sont tous débiles, on le refait pas le Kasso) mais il a au moins pour lui d’avoir gardé cet ancrage, ces lieux, cette université, ce glacier, ce couvent, cette bibliothèque ou le Pavillon Keller. J’aime aussi l’idée que l’antagoniste ne le soit pas vraiment, que les vrais méchants soient les nazis de cette fac eugénique.


Le film est sombre mais n’assume pas pleinement son obscurité. C’est pas Seven, quoi, mais on sent que c’est une grande inspiration pour Kassovitz. Dommage aussi qu’il se perde souvent dans des dialogues et délires inutiles un peu beaufs à l’image de la scène gênante (très bessonienne) dans le squat de skinheads, et un final aussi grandiloquent que bâclé. Le film a mal vieilli sur de nombreux points mais ça ne m’a pas complètement déplu de le revoir. Passable, donc.

JanosValuska
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le 24 déc. 2024

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JanosValuska

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