Ne pas comprendre ce film revient à passer pour un con, c'est simple.
Tiré d'un roman de Jean-Christophe Grangé, Les Rivières Pourpres est un thriller à la française, c'est-à-dire que les bons points sont vite contrebalancés par des trous noirs assez gênants. Pourtant, ici, ces trous noirs ne gâchent pas la totalité du spectacle. Si les scènes d'action ne sont pas le fort de Kassovitz (dont la réalisation reste bien trop basique) et si le final est un peu tiré par les cheveux, le long-métrage tire son épingle du jeu grâce à une ambiance proche de celle d'un Se7en. Bien entendu, c'est moins crade et immoral mais les corps ou autres "antre" font leur petit effet. Une certaine aura se dégage, Kassovitz jouant beaucoup sur le contraste luminosité/obscurité.
L'intrigue n'est pas forcément facile à suivre mais de là à dire que c'est incompréhensible, fait vraiment en vouloir. Les Rivières Pourpres est magnétique dans son enquête, plutôt ses enquêtes car pendant trois quarts d'heure, les inspecteurs/lieutenants interprétés par Jean Reno (classique) et Vincent Cassel (génial en jeune loup impulsif) seront distinctes. Si celle de Cassel s'avère la plus prenante, la connexion future renforce ce côté mystique déjà exploité chez Reno. L'université semble être un centre, une sorte de grande place où les génies cohabitent et ... le final se chargera d'apporter les réponses. Un charme se dégage de l'enceinte, même si on peut regretter le nombre de scène minime là-bas. C'est d'ailleurs assez frustrant quand on imagine toutes les possibilités qui auraient pu naître. Mais tout le mythe créé dessus est tout de même fascinant. Difficile d'en dire plus sans spoiler.
Les Rivières Pourpres, sans être exceptionnel, reste un thriller sympathique réservant quelques bons moments de suspens et de frissons. Rare pour être souligner.